Le Know Your Business (KYB) est une procédure de vérification systématique qui permet aux entreprises d'identifier de manière fiable les sociétés avec lesquelles elles souhaitent collaborer. Cette démarche de conformité s'inscrit dans une logique de gestion des risques et de respect des réglementations anti-blanchiment.
Dans un contexte économique où les relations commerciales se digitalisent et se complexifient, le KYB représente un enjeu majeur de sécurité. Les entreprises doivent désormais s'assurer de l'identité et de la légitimité de leurs partenaires avant d'établir toute relation d'affaires.
Dans cet article, nous vous expliquons en détail le processus KYB, ses objectifs, les étapes à respecter et les bénéfices qu'il apporte à votre organisation.
Résumé en bref :
- Définition : Le KYB identifie et vérifie l'identité des entreprises partenaires pour sécuriser les relations commerciales
- Objectif principal : Prévenir les risques de fraude, blanchiment d'argent et financement du terrorisme
- Documents clés : Extrait Kbis, statuts, justificatifs des bénéficiaires effectifs et représentants légaux
- Processus : Identification de l'entreprise, vérification documentaire et validation des bénéficiaires effectifs
- Bénéfices : Protection juridique, conformité réglementaire et optimisation de la gestion des risques
Définition et principes du KYB
Le Know Your Business (KYB) est une procédure de due diligence qui consiste à identifier, vérifier et valider l'identité d'une entreprise avant d'établir une relation commerciale. Cette démarche va au-delà de la simple collecte d'informations : elle implique une vérification approfondie de la légitimité et de la fiabilité de l'entreprise partenaire.
Le KYB s'appuie sur trois piliers fondamentaux :
- L'identification précise de l'entreprise (dénomination, forme juridique, activité)
- La vérification de son existence légale et de sa situation administrative.
- La connaissance de ses dirigeants et bénéficiaires effectifs
Cette procédure s'inspire des obligations de vigilance imposées aux institutions financières, mais s'étend désormais à l'ensemble des secteurs économiques qui souhaitent sécuriser leurs partenariats.
Pour approfondir les distinctions et synergies entre ces deux démarches, consultez notre guide sur les différences entre KYB et KYC.
Bon à savoir
Le processus KYB s'adapte selon le niveau de risque associé à la relation commerciale envisagée. Plus le risque est élevé, plus la vérification sera approfondie.
Les objectifs du processus KYB
Le KYB répond à plusieurs objectifs stratégiques essentiels pour la sécurité et la pérennité de votre entreprise.
Attention
Une procédure KYB insuffisante expose l'entreprise à des risques juridiques, financiers et de réputation considérables, notamment en cas de collaboration involontaire avec des entités frauduleuses ou non conformes aux réglementations en vigueur.
Conformité réglementaire
Le respect des obligations légales constitue le premier objectif du KYB. Les réglementations anti-blanchiment imposent aux entreprises de connaître leurs partenaires commerciaux et de détecter les activités suspectes.
Gestion des risques
L'identification précise des partenaires permet de prévenir :
- Les risques de fraude et d'escroquerie
- Les risques de blanchiment d'argent
- Les risques de financement du terrorisme
- Les risques de réputation
Protection financière
Une procédure KYB efficace protège l'entreprise contre les pertes financières liées à des partenariats avec des entités peu fiables ou frauduleuses.
Optimisation des relations commerciales
Le KYB contribue à établir des relations de confiance durables en sélectionnant des partenaires fiables et légitimes.
Les étapes clés d'une vérification KYB
Une procédure KYB complète se décompose en trois phases principales, chacune apportant un niveau de vérification spécifique.
Collecte des informations d'identification de l'entreprise
La première étape consiste à recueillir les informations essentielles sur l'entreprise :
- Dénomination sociale complète
- Forme juridique (SARL, SAS, SA, etc.)
- Numéro SIREN et SIRET
- Adresse du siège social
- Secteur d'activité principal (code NAF)
- Date de création et capital social
Ces informations peuvent être obtenues directement auprès de l'entreprise partenaire ou via des bases de données officielles comme le registre du commerce et des sociétés.
Vérification des documents officiels
La deuxième phase implique la collecte et la vérification des documents officiels :
- Extrait Kbis récent (moins de 3 mois)
- Statuts de la société
- Procès-verbaux d'assemblée générale
- Justificatifs d'adresse du siège social
- Attestations d'assurance professionnelle le cas échéant
Important
Tous les documents doivent être authentifiés et leur validité vérifiée auprès des organismes émetteurs.
Identification des bénéficiaires effectifs
La dernière étape, souvent la plus complexe, consiste à identifier les bénéficiaires effectifs :
- Personnes physiques détenant plus de 25% du capital ou des droits de vote
- Personnes exerçant un contrôle effectif sur l'entreprise
- Dirigeants légaux (gérant, président, directeur général)
Pour chaque bénéficiaire effectif identifié, il convient de recueillir :
- Identité complète (nom, prénom, date de naissance)
- Nationalité et lieu de naissance
- Adresse de résidence
- Copie de pièce d'identité valide
Ce processus repose sur une vérification d'identité en ligne fiable et sécurisée
Quels documents sont nécessaires pour un KYB ?
Pour mener à bien une procédure KYB, plusieurs catégories de documents sont indispensables.
Type de document | Validité | Objectif |
|---|---|---|
Extrait Kbis | 3 mois max | Preuve d'existence légale |
Statuts actualisés | Dernière version | Structure juridique |
Pièces d'identité dirigeants | Valides | Identification des responsables |
Justificatifs bénéficiaires effectifs | Récents | Transparence capitalistique |
Attestations sectorielles | Variables | Conformité activité |
A noter
Certains secteurs d'activité (finance, assurance, jeux) peuvent exiger des documents complémentaires spécifiques à leur réglementation.
La digitalisation facilite grandement la collecte et le stockage sécurisé de ces documents. Des solutions comme Yousign permettent de :
- Collecter les documents de manière sécurisée
- Vérifier leur authenticité automatiquement
- Archiver les pièces conformément aux obligations légales
- Simplifier le processus de mise à jour
Cadre légal : quelle réglementation encadre le KYB ?
Le KYB s'inscrit dans un cadre réglementaire structuré qui évolue constamment pour s'adapter aux nouveaux enjeux de compliance.
Réglementations européennes
Au niveau européen, plusieurs directives encadrent les obligations KYB :
- La 4ème directive anti-blanchiment (2015/849/UE)
- La 5ème directive anti-blanchiment (2018/843/UE)
- Le règlement européen sur les transferts de fonds (2015/847/UE)
Transposition en droit français
En France, ces obligations sont transcrites dans le Code monétaire et financier, notamment :
- Article L.561-1 et suivants (obligations de vigilance)
- Article R.561-1 et suivants (modalités d'application)
- Ordonnance 2020-115 sur le registre des bénéficiaires effectifs
Les sanctions en cas de manquement peuvent atteindre 5 millions d'euros pour une entreprise et 1 million d'euros pour une personne physique, selon l'article L.574-1 du Code monétaire et financier.
Secteurs particulièrement concernés
Certains secteurs font l'objet d'une surveillance renforcée :
- Institutions financières et établissements de paiement
- Assureurs et courtiers
- Notaires et professions juridiques
- Marchands de biens et agents immobiliers
- Négociants en métaux précieux et œuvres d'art
Quels sont les avantages du KYB pour votre entreprise ?
Au-delà de l'obligation réglementaire, le KYB apporte de nombreux avantages stratégiques à votre organisation.
Protection juridique et réputationnelle
Une procédure KYB rigoureuse protège votre entreprise contre :
- Les poursuites judiciaires liées au blanchiment ou au financement du terrorisme
- Les sanctions administratives des autorités de contrôle
- Les dommages à votre réputation en cas de partenariat problématique
Optimisation de la gestion des risques
Le KYB permet d'évaluer objectivement le niveau de risque de chaque partenariat et d'adapter vos mesures de vigilance en conséquence.
Amélioration de la qualité des partenariats
En sélectionnant des partenaires fiables et transparents, vous optimisez la qualité de vos relations commerciales et réduisez les incidents contractuels.
Facilitation des relations bancaires
Les banques valorisent les entreprises qui appliquent des procédures KYB rigoureuses, ce qui peut faciliter l'accès au crédit et aux services financiers.
Bon à savoir
Les entreprises qui mettent en place des procédures KYB efficaces bénéficient souvent de conditions commerciales plus favorables auprès de leurs partenaires financiers.
Conclusion
Le Know Your Business représente bien plus qu'une simple obligation réglementaire : c'est un outil stratégique essentiel pour sécuriser vos partenariats et protéger votre entreprise. En identifiant précisément vos partenaires commerciaux, vous réduisez significativement les risques juridiques, financiers et réputationnels.
La mise en place d'une procédure KYB efficace nécessite une approche méthodique et des outils adaptés pour garantir la fiabilité et la traçabilité de vos vérifications.
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FAQ : vos questions sur le Know Your Business
Quelle est la différence entre KYB et KYC ?
Le KYB (Know Your Business) concerne la vérification d'entreprises partenaires, tandis que le KYC (Know Your Customer) vise l'identification de clients individuels. Le KYB implique des vérifications plus complexes incluant les bénéficiaires effectifs.
Combien de temps faut-il pour réaliser une vérification KYB ?
La durée varie selon la complexité de la structure. Pour une entreprise simple, comptez 2 à 5 jours. Pour des groupes complexes avec plusieurs bénéficiaires effectifs, le processus peut prendre 2 à 3 semaines.
Les micro-entreprises sont-elles concernées par le KYB ?
Oui, toutes les formes d'entreprises doivent faire l'objet d'une vérification KYB, y compris les micro-entreprises. Le processus est toutefois simplifié car l'entrepreneur est généralement le seul bénéficiaire effectif.
À quelle fréquence faut-il actualiser les informations KYB ?
Il est recommandé de mettre à jour les informations KYB au minimum une fois par an, ou lors de tout changement significatif dans la structure de l'entreprise partenaire (changement de dirigeant, modification du capital, etc.).
Que faire si un partenaire refuse de fournir les documents KYB ?
Le refus de fournir les documents KYB constitue un signal d'alerte. Il est recommandé de ne pas établir de relation commerciale tant que la vérification n'est pas complète, conformément aux obligations de vigilance.



