Autour de la signature électronique gravite un nombre conséquent de lois et de régulations. Le Code civil français et le règlement eIDAS européen fournissent ensemble un cadre juridique précis qui régule les usages de la signature électronique. Ces textes garantissent sa valeur juridique en définissant les exigences techniques et les services de confiance nécessaires à sa validité.
Code civil et signature électronique : ce que dit la loi française
La signature électronique est mentionnée dans l'article 1366 du Code civil, qui stipule que :
"l'écrit électronique a la même force probante que l'écrit sur support papier, sous réserve que puisse être dûment identifiée la personne dont il émane et qu'il soit établi et conservé dans des conditions de nature à en garantir l'intégrité."
Pas de panique, nous ne sommes pas tous magistrats et nous comprenons bien que le jargon entêtant du Code civil pourrait en perdre plus d'un. Nous reviendrons sur les idées développées dans cet article du Code civil juste après le coup de grâce.
Aller plus loin
La reconnaissance légale de la signature électronique en France ne date pas d'hier. Découvrez l'évolution complète du cadre juridique et les dernières jurisprudences dans notre guide complet sur la valeur juridique de la signature électronique.
Justement, si vous êtes encore vivant après cette effusion de détails légaux, laissez-nous vous en dire plus.
L'article 1367 du Code civil continue de définir la signature électronique et affirme que la signature nécessaire à la perfection d'un acte juridique identifie son auteur. Elle manifeste son consentement aux obligations qui découlent de cet acte. Lorsqu'elle est électronique, elle consiste en l'usage d'un procédé fiable d'identification garantissant son lien avec l'acte auquel elle s'attache. La fiabilité de ce procédé est présumée, jusqu'à preuve contraire, lorsque la signature électronique est créée, l'identité du signataire assurée et l'intégrité de l'acte garantie, dans des conditions fixées par décret en Conseil d'État.
Valeur juridique : comprendre les exigences du Code civil
Nous nous sommes donc soumis à la partie légale et théorique. Maintenant que nous savons ce que dit le Code civil à propos de la signature électronique, essayons de comprendre ce qu'il en est.
L'article 1366 avance deux principes fondamentaux :
- L'écrit électronique a la même force probante que l'écrit sur support papier : en somme, un contrat écrit sur ordinateur et un contrat rédigé à la main sont autant recevables l'un que l'autre…
- Si (et seulement si) la personne dont émane l'écrit électronique peut être identifiée ET si l'intégrité du document électronique peut être assurée.
Il faut donc pouvoir connaître l'origine du document : qui est la personne physique ou morale qui porte la responsabilité du document numérique ?
Il faut également s'assurer que le document numérique dispose de toutes les conditions d'intégrité inhérentes à un document manuscrit.
Règlement eIDAS : les 3 niveaux de signature électronique (SES, AES, QES)
Le règlement eIDAS (Electronic IDentification, Authentication and trust Services) définit trois niveaux de signature électronique, chacun offrant un degré de sécurité et de valeur juridique différent :
Niveau | Signature Électronique Simple (SES) | Signature Électronique Avancée (AES) | Signature Électronique Qualifiée (QES) |
---|---|---|---|
Définition | Procédé d'identification de base lié à un document | Signature créée par un procédé fiable d'identification | Niveau le plus élevé, équivalent légal à la signature manuscrite |
Exigences | Aucune exigence technique spécifique | • Certificat qualifié | • Services de confiance qualifiés |
Cas d'usage | • Documents internes | • Contrats commerciaux | • Actes notariés |
Valeur juridique | Recevable mais contestable | Forte présomption de validité | Équivalence totale avec la signature manuscrite |
Niveau de sécurité | Basique | Élevé | Maximum |
Coût | Très faible | Modéré | Plus élevé |
La signature électronique qualifiée bénéficie d'une présomption de validité renforcée. Elle constitue le niveau le plus sûr juridiquement pour les entreprises souhaitant dématérialiser leurs processus contractuels les plus sensibles.
Source : Guide ANSSI sur les niveaux de signature électronique
Comment choisir le bon niveau ?
- SES → Pour des documents internes sans enjeu juridique majeur
- AES → Pour la majorité des contrats commerciaux et documents RH
- QES → Pour les actes les plus sensibles nécessitant une sécurité juridique maximale
Pour approfondir vos connaissances sur les différences entre ces niveaux, consultez notre guide détaillé sur les trois niveaux de signature électronique.
Cas pratique : signer un PDF avec une valeur juridique
Imaginons un instant, (s'il vous reste une once d'imagination après ces détours légaux ô combien importants), que vous soyez une entreprise et qu'on vous ait adressé un devis à signer électroniquement. Le format PDF a ceci de particulier qu'il est très compliqué de le modifier gratuitement.
Bien sûr, il y a toujours la possibilité d'imprimer le PDF, de le signer, de le scanner et de renvoyer ce devis en PDF au destinataire. Mais de tels procédés sont chronophages, peu économiques, peu écologiques et surtout : comme Pauline vous l'a expliqué dans cet article, une signature scannée n'a aucune valeur juridique.
Pourquoi ? Parce qu'il est impossible d'en identifier formellement le signataire.
La seule option pour signer votre devis est donc la signature électronique.
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Exigences légales : 3 critères pour une signature électronique valide
La signature électronique dispose d'une législation propre qui s'applique à toutes les signatures réalisées sur documents numériques. La loi du 13 mars 2000 a établi un principe d'égalité de la valeur juridique des signatures électroniques face aux signatures manuscrites. Cette reconnaissance est renforcée par le règlement eIDAS qui harmonise les standards européens.
Pour être valide, une signature électronique doit respecter trois exigences légales fondamentales :
- Identification du signataire : mise en place d'une procédure d'authentification fiable
- Lien avec le document : garantie technique que la signature est liée au contenu spécifique
- Intégrité garantie : assurance que le document n'a pas été modifié après signature
Comparaison signature manuscrite vs électronique
Critère | Signature manuscrite | Signature électronique |
---|---|---|
Support | Papier uniquement | Tous documents numériques |
Identification | Graphologie (contestable) | Procédé fiable d'identification |
Intégrité | Risque d'altération | Garantie d'intégrité technique |
Conservation | Stockage physique | Archivage numérique sécurisé |
Traçabilité | Limitée | Horodatage et audit trail complets |
Coût | Impression, envoi, stockage | Solution numérique économique |
Délai | Plusieurs jours | Signature instantanée |
Valeur juridique | Reconnue par le Code civil | Équivalente si conforme aux exigences légales |
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Yousign accompagne plus de 25 000 entreprises dans leur transformation numérique en proposant une solution de signature électronique parfaitement conforme au Code civil et au règlement eIDAS.
Nos garanties juridiques :
- Certification eIDAS pour tous les niveaux de signature
- Procédés fiables d'identification certifiés par des organismes agréés
- Conservation probante des documents et preuves de signature
- Audit trail complet respectant les exigences du Code civil
Secteurs d'expertise :
- Secteur juridique : cabinets d'avocats, notaires, huissiers
- Immobilier : agences, promoteurs, syndics
- RH : contrats de travail, avenants, documents administratifs
- Commerce : contrats commerciaux, conditions générales, devis
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Signature électronique et Code civil : les points clés à retenir
Une fois n'est pas coutume, signature électronique et législation font bon ménage. Le meilleur moyen de signer un document numérique est la signature électronique, puisqu'elle confère au document toutes les garanties nécessaires pour qu'il soit admissible devant la loi, comme stipulé par l'article 1366 du Code civil.
Se munir d'une application de signature électronique telle que Yousign est tout simplement vital si vous souhaitez gagner du temps tout en ayant la tranquillité d'esprit de savoir que vos signatures et vos documents sont parfaitement conformes aux lois locales et européennes.
Foire aux questions sur la signature électronique et le Code civil
Quelle est la valeur juridique d'une signature électronique en France ?
Selon l'article 1367 du Code civil, une signature électronique a la même valeur juridique qu'une signature manuscrite, à condition qu'elle respecte trois critères : identification du signataire, manifestation du consentement, et utilisation d'un procédé fiable d'identification garantissant son lien avec l'acte.
Tous les documents peuvent-ils être signés électroniquement ?
La plupart des documents peuvent être signés électroniquement. Seuls quelques actes spécifiques (testaments, donations, actes d'état civil) nécessitent encore une signature manuscrite selon la législation française.
Comment s'assurer qu'une signature électronique respecte le Code civil ?
Votre solution de signature électronique doit garantir : l'identité du signataire par un processus d'authentification, l'intégrité du document (impossibilité de modification après signature), et la conservation de ces preuves dans le temps.
Quelle différence entre signature électronique et signature scannée ?
Une signature scannée n'a aucune valeur juridique car elle ne permet pas d'identifier formellement le signataire ni de garantir l'intégrité du document. Seule la signature électronique respecte les exigences du Code civil.
Le règlement eIDAS s'applique-t-il en France ?
Oui, le règlement eIDAS est directement applicable dans tous les États membres de l'Union européenne, dont la France. Il complète les dispositions du Code civil en définissant les standards techniques européens.
Le présent document vous est fourni à titre indicatif. Nous ne garantissons pas leur exhaustivité, pas plus que leur mise à jour au regard de la réglementation applicable. Enfin, elles ne sauraient en aucun cas se substituer à un conseil juridique.