La digitalisation au service de l’accessibilité

Digitaliser son entreprise n’est pas forcément synonyme d’une meilleure accessibilité pour ses clients, bien au contraire. En effet, dans un article précédent, nous vous avions déjà parlé de l’illectronisme qui touche 17% de la population française ou encore des zones blanches qui coupent une partie de la population d’un accès au web. Mais c’est d’une autre forme d’isolement dont nous voulons parler ici ; celle du handicap, qui concerne environ 20% de la population française et dont les inégalités se poursuivent dans le monde digital. On estime en effet que seulement 3 à 4% des sites sont accessibles aux personnes en situation de handicap, un chiffre extrêmement faible qui fait état des efforts colossaux à fournir. Mais cette situation n’est bien sûr pas irréversible, et nous allons nous convaincre des intérêts de réaliser un vrai travail d’accessibilité numérique sur vos sites et applications. Et suite à cette prise de conscience, vous n’aurez plus qu’à suivre nos conseils pour entamer votre projet d’accessibilité numérique.

L’accessibilité de vos sites web participe au bon référencement de ces derniers car SEO et accessibilité partagent un certain nombre de critères. En effet, avoir un site accessible à tous c’est avoir un site bien pensé, avec une arborescence claire, du contenu textuel et imagé visible, lisible et cohérent sémantiquement, qui garantit déjà une certaine optimisation SEO. Finalement on remarque ici que les algorithmes des moteurs de recherche sont de plus en plus dans l’intérêt de tous : promouvoir des contenus de qualité accessible à tous.

Cette raison pourrait être très incitative mais ne l’ai finalement pas vraiment puisque seuls les organismes publics et les entreprises privées dont le chiffre d’affaires dépasse 250 millions d’euros doivent respecter cette loi d’accessibilité numérique datant de 2019. De plus, très peu de sanctions sont appliquées. Mais cela devrait changer dans les prochaines années, puisque l’Union Européenne, outre sa directive sur l’ accessibilité des sites internet datant de 2016, travaille en ce moment même sur une nouvelle stratégie en faveur des personnes en situation de handicaps (2021-2030).

L’expérience client étant au cœur des réflexions d’une grande majorité des entreprises, l’accessibilité en fait bien sûr partie. Outre le fait de garantir une expérience optimale avec des sites accessibles sur divers supports (sites responsives ou adaptatifs), il faut aller beaucoup plus loin si l’on souhaite offrir une expérience utilisateur optimale également pour les personnes en situation de handicap. Répondre à ces critères d’accessibilité, c’est donc aussi accéder plus facilement à 20% de la population et développer sa clientèle. Le marché des séniors, dont une grande partie sont touchés par des handicaps visuels, auditifs ou encore moteurs, constitue un marché en expansion dont il serait dommage de se couper.

Enfin, il va sans dire qui si vous souhaitez mener une vraie politique RSE au sein de votre entreprise, ce type d’action ira totalement dans le sens de vos engagements pour devenir une entreprise à impact positif qui promeut la diversité et l’inclusion. Cela vous permettra également d’attirer de nouveaux talents sensibles à ce type d’engagement et peut-être aussi en situation de handicap. Une initiative vertueuse pour tous !

Le référentiel général d’amélioration de l’accessibilité (RGAA) est un ensemble de règles et méthodes à respecter pour garantir l’accessibilité des sites web imposés par le décret de juillet 2019 et la directive européenne de 2016. Selon le RGAA, le contenu d’un site web, pour être accessible à tous doit être :

L'information et les composants de l'interface utilisateur doivent être présentés à l'utilisateur de façon à ce qu'il puisse les percevoir.

Exemple : Mise en page simplifiée, grands caractères, transcription braille, audiodescription, sous-titrage, langage simplifié, traduction en langue des signes…

Les composants de l'interface utilisateur et de navigation doivent être utilisables, notamment au clavier.

Exemple : Laisser à l’utilisateur un délai suffisant pour lire et utiliser le contenu, ne pas créer de contenu susceptible de provoquer des crises ou encore fournir à l’utilisateur des éléments d’orientation pour trouver le contenu et se situer dans le site (hiérarchie des titres, fil d’Ariane, liens explicites, plan de site...)

Les informations et l'utilisation de l'interface utilisateur doivent être compréhensibles, et permettre notamment à l'utilisateur de garder une certaine maîtrise de sa navigation.

Exemple : rendre le contenu textuel lisible et compréhensible (langues précisées, abréviations explicitées, jargon explicité), concevoir les pages afin qu’elles apparaissent et fonctionnent de manière prévisible ou encore permettre à l’utilisateur d’éviter les erreurs de saisie et de les corriger (messages d’erreurs, aides contextuelles…)

Le contenu doit être suffisamment robuste pour être interprété de manière fiable par une large variété d'agents utilisateurs, y compris les technologies d'assistance.

Vous l’aurez compris rendre vos sites web accessibles pour tous, ne se limitent pas à avoir des sites internet ergonomiques qui garantissent une bonne expérience utilisateur. Non, cela va beaucoup plus loin et nécessite de respecter les 4 grands principes du RGAA (déclinés en plusieurs sous-principes). Vous pouvez donc vous faire accompagner par des professionnels pour auditer vos sites web et mettre en place des actions correctives. Si cela peut vous sembler lourd et contraignant, gardez bien en tête qu’avant d’être une obligation légale (pour certains), c’est surtout un moyen de toucher tous les utilisateurs sans distinction et de valoriser vos engagements en faveur d’une société plus inclusive.