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Publié le 10 Déc, 2024

Crowdfunding : l’essentiel à savoir pour financer son projet de manière participative

Crowdfunding
Mathilde Hardy

Mathilde Hardy

Rédactrice immobilier et RH

Sommaire

Vous avez un projet qui vous tient à cœur et vous ne savez pas comment le financer ? Avez-vous pensé au crowdfunding ! Ce mode de financement permet de donner vie à de nombreuses idées sans passer par les circuits traditionnels, comme les banques. Il repose sur un principe simple : solliciter un grand nombre de personnes pour de petites contributions, souvent en échange de contreparties symboliques ou d’une participation directe au projet. Dans cet article, découvrez les différents types de crowdfunding, les étapes clés pour réussir une campagne ainsi que les défis et opportunités qu’il représente.

Qu’est-ce que le crowdfunding ?

Définition du crowdfunding

Le crowdfunding est un outil qui permet de récolter de l’argent pour financer un projet spécifique.

Il mobilise : 

  • Un porteur de projet : la personne qui cherche un financement. Ce peut être un particulier ou une entreprise. Mais aussi une association ou une collectivité. 
  • Un contributeur : la personne qui va financer tout ou partie du projet. Les investisseurs peuvent être des particuliers, des entreprises, des institutions et des associations.
  • Une plateforme en ligne dédiée qui permet de faire le lien entre le porteur de projet et le contributeur.

Le crowdfunding est une alternative parfaitement légale au financement bancaire classique.

Origine du crowdfunding

Les premières traces du crowdfunding remontent à la construction de la Statue de la Liberté à New York en 1876. À cette époque, Joseph Pulitzer utilise son journal, The New York World, pour faire appel à la générosité de donateurs anonymes. Les sommes amoncelées ont contribué à la création du monument que l’on ne présente plus aujourd’hui.

L’essor véritable du crowdfunding se mesure dans les années 2000 avec l’émergence des plateformes de financement participatif. On peut par exemple citer le premier site anglais  Just Giving.

Le crowdfunding s’est petit à petit popularisé. Il touche des domaines très variés comme le cinéma, l’immobilier ou encore le milieu associatif.

L’essor d’Internet et la digitalisation des processus ont aujourd’hui propulsé cet outil de financement comme un moyen possible de collecter des fonds pour atteindre un projet.

Crowdfunding, ça veut dire quoi ?

Crowdfunding est un terme anglais. Littéralement, il peut être traduit en français par financement participatif.

À quoi sert le crowdfunding ?

Le crowdfunding est un levier essentiel pour donner vie à des projets qui, autrement, pourraient ne pas voir le jour. Il permet de contourner les circuits traditionnels de financement en faisant appel directement au public.

Qu’est-ce qui peut être financé par le crowdfunding ?

De nombreux projets

Tous les secteurs sont concernés. Par exemple, l'entrepreneuriat, l’immobilier, la culture ou les projets associatifs. 

Il est alors possible de concrétiser un projet d’achat immobilier, l’enregistrement d’un album, le lancement d’une start-up ou la fabrication d’un produit.

Quelles sont les différentes formes possibles de crowdfunding ?

Le contributeur a plusieurs options possibles pour apporter son soutien au projet. Il peut : 

  • Réaliser un don
    * Avec une contrepartie (on parle de reward crowdfunding). Celle-ci ne peut pas être financière. Par exemple, une place de concert, le nom du contributeur associé au projet ou un exemplaire du produit développé.
    * Sans contrepartie (crowdgiving).
  • Prêter de l’argent (on parle de crowdlending) : 
    * Avec un taux d’intérêt.
    * Sans taux d’intérêt.
  • Investir en titres financiers d’une société (on parle de crowdequity) : 
    * Directement.
    * Via une holding.

Comment fonctionne le crowdfunding ?

Son fonctionnement très simple permet de financer rapidement des projets en sollicitant une large communauté de personnes, appelées contributeurs. Ces derniers peuvent investir de l'argent sous forme de dons, de prêts ou d'investissements en échange de contreparties ou de parts dans le projet. 

Les projets sont généralement présentés sur des plateformes en ligne qui servent d’intermédiaire entre les porteurs de projets et les contributeurs.

Quel est le plafond maximal de collecte pour le financement participatif ?

Pour un prêt avec intérêt : 

  • Le montant maximum versé par un prêteur est de 2 000 euros par projet. La durée du prêt ne peut pas dépasser 7 ans (article D548-1 du Code monétaire et financier).
  • Le seuil maximum du plafond de collecte par projet est de 5 millions d’euros par projet.

Pour un prêt sans intérêt : 

  • Le montant maximum versé par un prêteur est de 5 000 euros, sans limitation de durée (article précité).
  • Le seuil maximum du plafond de collecte par projet est de 1 million d’euros par projet (article précité).

Pour un don : 

  • La loi ne fixe pas de plafond pour le montant des dons.
  • Le seuil maximum du plafond de collecte par projet est de 5 millions d’euros par projet.

Pour la souscription de titres financiers non cotés : 

  • La loi ne fixe pas de plafond individuel pour le montant des souscriptions.
  • Le montant maximum qui peut être levé par le porteur de projet est fixé à 8 millions d’euros sur 12 mois.

Crowdfunding, que dit la loi ?

Le financement participatif est autorisé en France mais il est encadré.

Le crowdfunding qui vise à financer des projets de nature commerciale est soumis à une réglementation européenne pour harmoniser les pratiques dans l’UE. Sont concernés : 

  • Le crowdfunding sous forme de prêt rémunéré.
  • La souscription de titres.

Les autres types de crowdfunding, le don et le prêt à titre gratuit, sont régis par le droit français.

Selon la nature du financement proposé, les plateformes de financement participatif doivent

justifier d’un statut réglementé pour l’exercice de leur activité : 

  • Crowdequity et crowdlending onéreux : la plateforme doit disposer du statut européen de prestataire de service de financement participatif (PSFP). L’agrément est délivré par l’Autorité des Marchés financiers (AMF). Le registre est géré par l'ESMA (European Securities and Markets Authority).
  • Projets sous forme de prêt à titre gratuit ou de dons : la plateforme relève du statut d’IFP. L’immatriculation en tant qu'intermédiaire en financement participatif (IFP) doit être réalisée auprès de l’Orias.

Vous pouvez contrôler sur le site de l’Orias ou sur le site de l’ESMA la bonne immatriculation de la plateforme que vous souhaitez utiliser pour votre investissement participatif.

Avant de vous lancer dans un appel au financement, vérifiez toujours le cadre réglementaire applicable à l’option de crowdfunding choisi.

Quels sont les avantages du crowdfunding pour les porteurs de projets ?

Ils sont nombreux.

Financer des projets variés

Le crowdfunding permet de concrétiser des idées dans un délai relativement court

Tous les secteurs peuvent être financés. Toutes les initiatives, dès lors qu’elles sont autorisées par la loi, peuvent être soutenues.

Diversifier les sources de financement

Le crowdfunding peut compléter d'autres formes de financement, comme un prêt bancaire ou des subventions, pour atteindre un objectif budgétaire global.

Le financement par crowdfunding peut être : 

  • Total.
  • Partiel. Il peut venir en complément d'un prêt bancaire pour boucler un plan de financement.

Accroître la visibilité du projet

Une campagne bien menée permet de donner de la visibilité à un projet, avant même sa sortie. C’est un excellent moyen de faire parler de lui avant son lancement officiel. Réfléchissez en amont aux actions que vous pourrez mener pour vous faire connaître (par exemple sur les réseaux sociaux). 

Tester la viabilité d'une idée

Le crowdfunding peut aussi servir à tester la popularité d’une idée

Le succès d’une collecte peut indiquer un fort potentiel de marché. Tandis qu’un échec offre l’occasion de revoir l’idée ou la stratégie.

Bon à savoir

Le crowdfunding permet au contributeur de soutenir une cause qui lui tient à cœur, de diversifier son épargne ou encore d’avoir accès à un rendement attractif.

Quels sont les inconvénients du financement participatif ?

Bien que le crowdfunding offre de nombreux avantages, il comporte aussi des défis et des risques pour les porteurs de projet. Voici les principaux inconvénients à considérer.

L’échec de la campagne

 Le risque majeur à considérer est l’échec de la campagne de collecte de fonds.

Si elle n'atteint pas son objectif de financement, la mauvaise publicité qui en découlera peut nuire à la réputation du projet et décourager de futurs investisseurs.

Sur certaines plateformes, si le montant cible n'est pas atteint, les fonds collectés sont retournés aux contributeurs, ce qui signifie que le porteur ne reçoit rien.

Avec la prolifération des campagnes de crowdfunding, se démarquer est essentiel. Une mauvaise stratégie de communication ou une présentation peu convaincante peut conduire à un échec de la collecte. Il est donc essentiel de soigner le contenu visuel et le pitch de présentation du projet pour attirer l'attention des investisseurs potentiels.

Le coût élevé du crowdfunding

Attention aux coûts non négligeables d’un financement par crowdfunding : commission, frais de fonctionnement, taux d’intérêt…

Les arnaques au financement participatif

Le crowdfunding attire les arnaques en tout genre. Certaines précautions doivent toujours être prises avant de chercher un financement participatif. En premier lieu, toujours vérifier les autorisations de la plateforme par laquelle vous passerez.

Bon à savoir

Pour le contributeur, le crowdfunding présente un risque élevé de perte en capital. Les projets proposés à l’investissement en sont souvent à leur début et peuvent ne pas aboutir. Ainsi, en cas de défaillance du porteur du projet, le contributeur peut ne pas recevoir ses intérêts, ne pas récupérer son capital de départ. Il peut aussi avoir des difficultés à revendre ses titres acquis.

Comment mettre en place un crowdfunding ?

La mise en place d’un crowdfunding nécessite de respecter plusieurs étapes : 

  • Étape 1 : le porteur doit bien cadrer son projet. Notamment, il doit : 
    * Définir le montant minimum à récolter. 
    * Définir la durée de la campagne.
    * Analyser son public cible.
    * Prévoir une présentation attractive pour donner envie aux contributeurs de s’investir.
  • Étape 2 : il doit ensuite contacter une plateforme de financement participatif.
  • Étape 3 : une fois le projet validé par l’intermédiaire, la collecte de fonds est lancée. Il est important de mobiliser ici son réseau pour donner de la visibilité à la campagne. Les réseaux sociaux peuvent aussi être très utiles pour parler de ses projets et séduire les investisseurs.
  • Étape 4 : les éventuels contributeurs se manifestent.
  • Étape 5 : une fois le projet achevé avec les résultats escomptés, l’investisseur récupère la somme investie ou l’avantage selon les modalités qui auront été définies.

Bon à savoir

Pour faciliter la conclusion d’un accord entre toutes les parties prenantes, pensez à signer en ligne tous vos documents dématérialisés. La signature électronique est valable juridiquement si elle répond aux critères fixés par la réglementation européenne eIDAS et est délivrée par une autorité de certification comme Yousign.

Comment bien choisir sa plateforme de crowdfunding ?

Le succès d'une campagne de crowdfunding repose en grande partie sur le choix de la plateforme adaptée. Les plateformes de crowdfunding doivent vous communiquer leurs conditions générales de vente et leurs conditions générales d’utilisation.

La spécialité de la plateforme

Vous avez 2 options : 

  • Choisir une plateforme généraliste, pour financer tout type de projet.
  • Choisir une plateforme spécialisée. Par exemple : 
    * Pour un investissement immobilier, une plateforme de crowdfunding immobilier. 
    * Pour des projets à impact, une plateforme qui favorise la transition écologique.

La communauté de la plateforme

Chaque plateforme attire un type de contributeurs différent. Il est important de choisir une plateforme dont la communauté est en adéquation avec votre projet.

Le mode de fonctionnement de la plateforme

La commission et les frais divers

La plateforme intermédiaire se rémunère généralement au moyen d’une commission : entre 3,5 % et 7,9 % du montant prêté ou investi (Baromètre du Crowdfunding 2023 - Financement Participatif France). 

Dans une campagne de crowdfunding, la commission est généralement payée par le porteur de projet, mais cela peut varier en fonction des plateformes et des modèles de financement.

Le montant de la commission doit aussi être un point de vigilance avant de vous lancer.

Bon à savoir

Des frais de transaction peuvent être réclamés au porteur du projet (coût du transfert d’argent, frais de fonctionnement de la plateforme, etc). Ces frais peuvent réduire significativement le capital disponible pour le projet, ce qui nécessite une planification minutieuse du budget.

Les autres conditions possibles

Chaque plateforme est libre de fixer ses modalités de fonctionnement. À vous de choisir celles qui vous conviennent le mieux.

Elles peuvent par exemple concerner : 

  • L’obligation d’atteindre la totalité du financement envisagé pour débloquer les sommes récoltées.
  • L’obligation d’apporter des financements propres.

L’ergonomie du site

Vous devez vous sentir à l’aise avec le site Internet en lui-même et être en mesure de naviguer intuitivement dessus.

L’accompagnement proposé par la plateforme

Si vous débutez en matière de financement participatif, vous aurez sûrement besoin d’un accompagnement personnalisé. Certaines plateformes proposent de l’aide au porteur de projet dans la mise en œuvre de la campagne de crowdfunding.

Exemples de plateformes de crowdfunding

Les plateformes principales de crowdfunding sont HelloAsso, Ulule, Indiegogo ou KissKissBankBank.

Certaines sont spécialisées. 

Par exemple : 

  • Anaxago, Boursorama, Raizers, Wiseed ou encore Clubfunding proposent un financement participatif dans le secteur immobilier. 
  • Miimosa ou Blue Bees pour les projets agricoles ou alimentaires.
  • Lendopolis et Enerfip pour les projets liés à la transition énergétique et écologique.

Le crowdfunding est-il imposable ?

Selon la nature des fonds collectés, l’emprunteur peut devoir déclarer les sommes récoltées à l’Administration fiscale

  • Les dons avec ou sans contrepartie sont imposables. 
  • Les prêts supérieurs à 5 000 euros.
  • Les prêts d’un montant unitaire inférieur à 5 000 euros conclus au cours d’une année civile au nom d’un même emprunteur qui dépassent 5 000 euros au total.

Il est imposable sur les fonds récoltés à l’impôt sur le revenu et aux cotisations sociales. 

Concernant le crowdequity, il n'y a pas de déclaration particulière à réaliser auprès du service des impôts.

Crowdfunding, ce qu’il faut retenir

Le crowdfunding est une solution de financement participatif innovante et accessible à tous. Elle permet de concrétiser de nombreux projets : un investissement immobilier, le lancement d’une start-up, soutenir un projet artistique ou mener une initiative solidaire. 

Ce système permet de financer des initiatives sans passer par les circuits traditionnels de prêts d’argent. Les plateformes offrent différentes options, telles que le don, le crédit avec ou sans intérêts ou l'investissement en capital.

Pour augmenter vos chances de réussite, il est essentiel de bien préparer votre campagne d’investissement participatif :

  • Définir des objectifs clairs.
  • Choisir la bonne plateforme de crowdfunding et s'assurer que la collecte respecte la réglementation en vigueur.
  • Communiquer efficacement.

Avec les bonnes stratégies et une vision claire, le crowdfunding peut transformer une simple idée en une réalité concrète et inspirante.

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